La chromatique, c’est grave docteur ?

Un peu d'histoire...

Le physicien anglais Isaac Newton, dans sa deuxième œuvre fondamentale, intitulée Optique, parue en 1704 propose un nouveau système des couleurs qui transforme l’ancien système linéaire en un cercle. Il renonce à l’ancien principe d’organisation fondé selon les valeurs du clair et du foncé. Il comprend que les couleurs ne sont pas des modifications de la lumière blanche, mais plutôt ses éléments constitutifs originels. La lumière blanche est constituée de lumière colorée, c’est-à-dire des sept composantes qui se trouvent dans le cercle chromatique.

Cette lumière colorée n’est pas un assemblage ; elle est simple et sa couleur est pure. Le choix de sept couleurs primaires est plus lié à des motifs d’ordre esthétique que scientifique et à une assimilation mathématico-musicale des couleurs, ce qui rend le système de Newton difficile d’accès pour beaucoup d’observateurs.

Le cercle chromatique de Newton (voir ci-dessous), avec la dénomination des couleurs, mais en gardant les lettres-symboles choisies par le physicien — comporte sept couleurs selon la séquence suivante : rouge (« p ») — orange (« q ») — jaune (« r ») — vert (« s ») — bleu (« t ») — indigo (« v ») — violet (« x »). Le noir et le blanc en ont disparu. Le milieu du cercle est attribué au blanc, pour signifier que la somme de toutes les couleurs ensemble produit la lumière blanche.

 

 

Et aujourd’hui alors …

Le cercle chromatique est constitué de couleurs dîtes primaires, secondaires, tertiaires et appelées chaudes, froides, complémentaire ou analogues.

 

Les couleurs primaires (P) sont celles qui ne peuvent être composées par le mélange d’aucune autre couleur : ce sont le jaune primaire, le bleu primaire ou cyan et le rouge primaire ou magenta. Mélangées en proportions égales, elles deviennent un noir.

 

Les couleurs secondaires (S) viennent du mélange des primaires 2 par 2.

Jaune + Rouge = orange

Bleu + Rouge = Violet

Bleu + Jaune = Vert

 

Les couleurs tertiaires (T) sont constituées par le mélange d’une couleur primaire avec sa complémentaire.

 

Deux couleurs sont complémentaires lorsqu’elles sont diamétralement opposées sur le cercle chromatique ci-dessus, comme le jaune et le violet par exemple. De ces duos de couleurs naissent les contrastes le plus élevés. L’ajout d’une complémentaire permet de griser une couleur.

 

Le noir et le blanc ne sont pas des couleurs. Dans notre environnement, ils sont très peu présents à l’état pur.

 

Les couleurs chaudes vont du jaune au rouge. Ces couleurs évoquent la chaleur, suscitent des réactions émotionnelles probablement reliées à la reconnaissance inconsciente des tons rouges, orange et or du feu, du soleil et des feuilles de l’automne. Les couleurs chaudes rendent les objets plus grands et plus proches des yeux du spectateur. Elles sont agressives et attirent l’attention.

 

Les couleurs froides vont du vert au violet. Ces couleurs sont associées avec les tons bleu et vert de l’eau, du ciel et de la nature. Les couleurs froides donnent l’impression de s’éloigner du spectateur. Elles ont un effet apaisant et peuvent apparaître nettes et vives.

 

Les couleurs complémentaires sont celles qui sont diamétralement opposées sur le cercle chromatique. Ces couleurs attirent le plus l’attention lorsqu’ elles sont utilisées conjointement. Choisissez 2 couleurs complémentaires lorsque vous désirez créer un effet de choc.

 

Les couleurs analogues sont proches les unes des autres sur le cercle chromatique. Ce sont par exemple le bleu et le vert ou le orange et le rouge. Ces couleurs peuvent fonctionner ensemble au lieu de rivaliser les unes avec les autres.

 

 

Bien entendu j’ai voulu donné à cet article un caractère informel afin d’un peu désacralisé le cercle chromatique qui, même si cela peut s’avérer difficile à digérer, peut en contre partie nous amener les solutions nécessaires quant  à la peinture de nos petits bouts de plomb.

 

Et qu’en pense notre Master ???? hein !!!

Lorsque j'ai commencé à barbouiller mes petits bonhommes en plomb, mes choix de couleur relevaient plus de la roue de la fortune que du bon goût.
Heureusement assez rapidement grâce aux conseils éclairés (autrement que zénithal) des membres de la ML j'ai découvert la roue chromatique. En résumé, elle m'a permis de mieux appréhender la problématique de la complémentarité des couleurs et de l'influence des contrastes. Elle permet de saisir les interactions des tons chauds avec les tons froids.

C'est également avec cet outil que j'ai pu mettre en pratique les techniques d'assombrisseur d'un ton avec son opposé chromatique. Hélas cela ne fonctionne pas dans l'autre sens pour l'éclairage ...

Aujourd'hui les questions que je me pose dans la gestion des couleurs ne trouvent pas leur réponse dans le cercle chromatique. Il s'agit de gérer la notion d'intensité chromatique et de saturation des couleurs. C'est une autre aventure qui commence. (Jean-Noël Courtois)