Le petit Marius par Philou

 C’est en février dernier que Yannick proposa un nouveau TEC sur la base du « petit Marius » de chez Andréa, TEC qui serait présenté durant le concours de Blagnac en septembre 2008. Cette pièce présente l’avantage de permettre toutes les fantaisies, aussi bien en transformation qu’en mise en scène et c’est justement sur la mise en scène que ce petit Marius m’a immédiatement inspiré.

J’ai toujours aimé les dioramas et les décors ; lorsque j’ai découvert l’univers de la figurine, c’est auprès d’Alain, président de mon ancien club, que j’ai eu la chance de voir l’art de la mise en scène, l’art de la conception de décors qui mettent en valeur la figurine. Plus tard c’est en voyant le travail de Fred, sa créativité et sa rigueur dans la conception d’un décor, que cette envie de mise en scène devint récurrente dans toute mes nouvelles pièces.
Mon idée pour ce petit Marius était la suivante : le mettre en scène avec une pièce que j’avais achetée chez Kraken édition au dernier festival du jeu à Cannes : un petit démon avec une torche dans la main.

Je voulais mettre « petit Marius » au bord d’une rivière, en train de pêcher ; en levant les yeux, il découvrait très surpris, qu’un petit démon perché sur un tronc d’arbre était lui aussi train de pêcher mais autre chose qu’un poisson…
L’idée étant trouvée, il fallait que je choisisse en premier lieu la dimension de socle. J’ai toujours eu tendance à réaliser mes décors sur un socle trop grand ; très souvent d’ailleurs, Jean Noël me le faisait remarquer en me disant qu’une petite surface et largement suffisante si l’on choisi convenablement les objets du décor et qu’un socle trop grand dénature le résultat final. Pour cette pièce, j’optais pour un socle de 6x6 soit 36 cm2, ce qui est déjà assez important.
Mon premier travail allait consister à poser les bases de mon terrain, à délimiter la rivière, à insérer le tronc d’arbre.

et ensuite à mettre en place les figurines afin d’avoir une première idée générale du rendu de l’ensemble.

La souche d’arbre qui allait devenir le tronc de mon décor était toute blanche ; je me suis appliqué à lui donner vie et à poser les bases de ce qui allait devenir les racines autour de lui

Une fois ce travail réalisé, je me suis attaqué à la conception du fond de la rivière. Le travail de Jérémie (Grand livre de la figurine page 278) sur un fond de rivière avec un poisson me donna quelques idées. Je me suis attaché à essayer de rendre ce fond de rivière réaliste en y ajoutant des plantes d’eau, un poisson et des joncs .La tige des joncs est réalisé à partir d’un fil de cuivre issu d’un fil électrique et le jonc par lui-même est réalisé en milliput.

Pour faire les feuilles aquatique, je me suis servi d’une feuille de papier calque sur laquelle j’ai dessiné et peint ces feuilles. Découpées, elles ont été collées sur le fond de la rivière. Je me suis attaqué ensuite au sol ; J’ai utilisé de l’herbe qu’utilise les passionnés de trains électrique ; celle-ci a été repeinte dans des coloris vert olive, uniforme Anglais et vert Bronze. Les fleurs sont de véritables fleurs que j’ai fait sécher au préalable. Une fois collée, j’ai passé dessus une fine couche de vernis mat afin que la couleur ne passe pas dans le temps. J’ai confectionné en milliput, des champignons qui sont venus s’insérer naturellement sous le tronc d’arbre.

 Le décor fini, je me suis attaqué au « petit Marius » : j’ai voulu qu’il soit habillé dans des couleurs sobres : un pantalon marron clair, une chemise gris clair et un chapeau marron orange. J’ai percé sa main droite pour y faire passer la canne la pêche.

Il a été mis en place sur le décor et je me suis attaqué à la grosse partie de cette pièce : la confection de la rivière. Je voulais que cette rivière soit translucide et j’ai donc opté pour de la résine d’inclusion. Pour le coffrage, je me suis servi de cartes plastiques qui ont été préalablement découpées pour épouser au mieux les contours extérieurs de mon décor. Celui-ci a d’ailleurs été limé à certains endroits pour que la jonction avec la carte plastique soit la plus parfaite possible afin d’éviter que la résine ne coule entre les cartes plastique. Pour rentre totalement imperméable mon coffrage, j’ai appliqué de fines bandelettes de patafix pour parfaire les jointures.

J’avais un autre problème à résoudre : le démoulage. En effet, la résine a tendance à accrocher sur tous les supports ; je voulais absolument que les parties externes de la rivière soient translucides et sans aucune altération de la surface due à une adhérence avec le coffrage. J’ai donc enduit la face interne des cartes plastiques d’une cire de démoulage.

 

J’ai passé 4 couches de cette cire, en laissant sécher chaque couche pendant ¾ heure.
Une fois le coffrage terminé, j’ai préparé ma résine d’inclusion avec 2% de durcisseur ; cette résine dégage des vapeurs toxiques et il est important de la travailler dans un local aéré ou carrément à l’extérieur si vous en avez la possibilité. Ayant une grande terrasse, le coulage de la résine dans le coffrage a été réalisé à l’extérieur. Je savais qu’il était préférable de la couler par petite surface d’environ 1mm d’épaisseur afin de ne pas avoir de bulles qui se forment ; mais sur ma pièce, il ne m’a pas été possible de réaliser la rivière en plusieurs fois car celle-ci n’a pas la même profondeur partout. J’ai donc coulé celle-ci en une seule fois, espérant ne pas avoir trop de mauvaises surprises lorsqu’elle serait sèche.

Après séchage complet, j’ai eu la chance de voir qu’aucune bulle ne s’était formée dans la rivière. Je me suis attaqué au décoffrage en espérant que la cire de démoulage allait jouer son rôle … Le résultat a été parfait : le coffrage a été retiré très facilement et la résine n’a pas du tout collé à celui-ci. Je vous conseille cette cire qui est très bien pour ce genre de travail.

Je me suis attaqué ensuite à la mise en peinture du petit démon et de l’oiseau

J’ai percé le bec de l’oiseau afin de pouvoir y introduire le fil de cuivre qui allait permettre de le suspendre sur la canne du démon. Concernant le démon, j’ai enlevé la torche, percé la main pour y mettre sa canne à pêche. L’oiseau serait dans des tons de bleu car j’aime le bleu tout simplement et le petit démon serait dans des tons de marron doré et mordoré.
Et voici le résultat final :

Ce travail a été fantastique à faire et je tiens à remercier pour leurs conseils éclairés, Antoine, Marc Henri, Mathieu de mon club « la compagnie des Trolls » et tous ceux qui m’ont apporté leurs commentaires sur divers forums.
Philou